Le printemps, sonne souvent le début des ennuis pour les allergiques aux pollens et aux graminées. Leur marathon, ponctué de toux, rhinites, conjonctivites ou d’asthme, est-il une fatalité ?

Le printemps est de retour, et avec lui le nez qui chatouille et qui coule. La faute aux allergies, qui arrivent de plus en plus tôt dans la saison. Comment expliquer le phénomène, et surtout le traiter ? Explications et conseils avec Cécile Rochefort-Morel, pneumo-allergologue au CHU de Pontchaillou, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 

Les pics polliniques s’étendent-ils au fil des ans ?

Dès février désormais, les personnes allergiques peuvent se sentir gênés. Tout dépend à quoi on est allergique. C’est la météo qui dicte le tempo. Certains pics peuvent être très courts et très intenses comme certaines années pour le bouleau à Rennes, quinze jours seulement l’hiver dernier. Ça peut être plus long s’il fait bon, et s’étendre alors de mi-février jusqu’à fin avril. Pour les pollens de graminées, s’il fait beau relativement tôt, ça peut commencer dès avril et perdurer. L’année dernière, en Bretagne, beaucoup ont été très gênés en début de saison puis moins à la faveur d’une météo plus maussade en juillet, août et septembre. Souvenez-vous de l’année du Covid, où on était tous confinés mais dehors pour ceux qui avaient un jardin : il avait fait beau longtemps. Cette saison-là avait été particulièrement longue pour les graminées. Mais globalement, oui, la saisonnalité allergique augmente, s’étend, au fil des ans.

Est-ce le début d’une période plus sombre ? Dégradée ?

On est de plus en plus allergiques au niveau respiratoire en France, en Europe et dans le monde. C’est une certitude. Plusieurs théories sont avancées, notamment celle qui consiste à dire que notre système immunitaire s’oriente plus vers les allergies que vers la protection contre les infections car nous sommes globalement moins infectés. Malgré tout, nous sommes de plus en plus allergiques à cause d’allergènes différents. Le réchauffement climatique permet à certains d’entre eux de progresser. Je pense à l’ambroisie, qui épargne encore la Bretagne, mais qui est très présente dans le couloir rhodanien et s’étend. L’homme n’est pas étranger à ce phénomène, non plus, quand il plante des espèces comme le cyprès, très riches en allergènes, dans nos contrées bretonnes. La pollution joue beaucoup, elle aussi. On sait que les pics aggravent l’asthme et les maladies respiratoires. On sait aussi, désormais, qu’ils augmentent la capacité allergisante d’un pollen.

Quels sont les traitements ? La recherche progresse-t-elle ?

On connaît les classiques antihistaminiques, les rhino-corticoïdes, les gouttes ophtalmiques. Mais les laboratoires ont fait des progrès sur les désensibilisations. Avant, elles prenaient la forme de gouttes sublinguales ou injectables, des allergènes préparés spécialement pour un individu. Désormais, il n’y a plus de forme injectable. Ce sont soit des gouttes, soit une formulation sèche sous la forme de comprimés qui fondent sous la langue, qui améliorent non seulement les symptômes mais aussi la maladie de fond, chronique.

 

Source : Entretien de Cécile Rochefort-Morel, pneumo-allergologue au CHU de Pontchaillou, à Rennes pour le Ouest France

Emilie HERROU BEBIN

DRH

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